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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/149

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Henri de Bornier.

M. de Bornier, né à Lunel (Hérault), le 25 décembre 1825, à Paris depuis 1845, a adopté sa prononciation actuelle en Touraine. Il croit que la prononciation française idéale est celle d’un méridional qui a su se défaire de ses prorvincialismes. Sa déclamation (de la scène 2, acte 1er de la Fille de Roland) qu’il disaiit conforme à celle de Victor Hugo, était celle d’un acteur: les vers furent prononcés comme de la prose, sans que, toutefois, leur rythme fût entièrement supprimé. Selon lui aussi, les e sourds (muets) servent à marquer l’importance d’un mot ou d’un passage; plus on appuie, plus il faut en prononcer. Il les faisait sonner plusieurs fois même devant des voyelles, au milieu de l’héistiche (p. 111, l. 13; p. 115, l. 3, 12, 15.) Si le sens demandait, il passait d’un vers à un autre sans faire la moindre pause. — M. de Bornier n’a gardé de son origine méridionale qu’une prononciation énergique (probablement dentale) de r; une fois, il a prononcé e ouvert contre les règles des orthoépistes. Les mots les, des, etc. avaient un e ouvert ou mi-ouvert; les ə disparaissaient fréquemment et causaient les assimilations habituelles.