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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/173

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François Coppée.

M. Coppée, né à Paris, le 12 janvier 1842, m’a lu, avec beaucoup de verve, sa poésie «Pour ne pas vieillir» (les Paroles sincères, 2e éd., Paris 1891, p. 51 ss.), assez lentement au commencement, et avec plus de rapidité vers la fin, et il en a répété les premières strophes très lentement, pour me permettre d’observer tout à mon aise les détails de sa prononciation. Les césures et les rimes furent marquées distinctement; si le sens le demandait, la parole glissait d’un vers à l’autre avec une pause presque inaperceptible. L’accent oratoire ne frappait que rarement des syllabes non sujettes à l’accent logique des phrases. Les e sourds furent presque toujours gardés au corps des hémistiches; deux fois seulement, p. 135, l. 10 et p. 137, l. 4 l’e de me disparaissait presque entièrement et fut remplacé par la longueur des voyelles voisines. Dans le v. 48 (p. 139, l. 6), la perte de l’e dans gardent (phonétiquement gard) fut réparée par la pause qui suit ce mot. Souvent, M. Coppée prononçait les e sourds à la fin du vers ([p. 135, l. 10]; p. 137, l. 7; p. 139, l. 1, 9, 15), avec une certaine hésitation, il est vrai; il ne recula même pas devant un e féminin prononcé devant une voyelle, à la fin du premier hémistiche (p. 135, l. 4; p. 137, l. 20, dans la répétition lente de ces vers) ou même au beau milieu d’un demi-vers (p. 139, l. 11). — Quant à sa prononciation proprement dite, M. Coppée roula énergiquement les r qu’il crois faire grasseyer un peu; il prononça les, des, etc. avec un e ouvert, et fit sonner souvent la diphitongue u̯͜a comme oa: p. 135, l. 2, 4, 16; p. 137, l. 2, 22; p. 139, l. 9.