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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/187

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Leconte de Lisle.

Les idées de Leconte de Lisle (né le 23 octobre 1818 à Saint-Paul [île de la Réunion] et fixé à Paris en 1847) sur la lecture des vers français sont connues, en partie, par le rapport que Lubarsch a fait d’une conversation qu’il eut avec lui sur ce sujet, dans sa brochure: Ueber Deklamation und Rhythmus französischer Verse (Oppeln et Leipzig 1878, p. 27 ss.). Dans cett interview, Leconte de Lisle avait donné comme règles: il faut toujours faire sentir les e sourds (muets) au milieu des vers ; mais ils sont asolument nuls à leur fin. Dans la lecture de la Vérandah, que M. Leconte de Lisle m’a faite deux fois, il a observé strictement ces règles, excepté dans le vers 19 où reptile avait un e sourd très distinct. Pour bien marquer le sommeil de la Persane et le repos de toute la nature, Leconte de Lisle lisait très lentement, presque sans aucun accent oratoire, mais en appuyant sur les syllabes de valeur et sujettes à l’accent d’intensité normal ou logique. Les césures et les rimes furent respectées et marquées par des pauses plus ou moins sensibles ; l’harmonie imitative des vers, leur musique, furent mises en relief. Leconte de Lisle prononçait les mots les, des, etc. avec e ouvert, ne grasseyait pas, faisait entendre o͜a ou ǫ͜a à côté de u̯a et ne trahit, du reste, dans les 35 vers du morceau qu’il lisait, aucune particularité individuelle de prononciation. Leconte de Lisle est mort en 1894.