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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/19

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lui-même et qu’il croit employée par les gens bien élevés de Paris.

Écoutons maintenant les orthoépistes! Nous n’en citerons que trois. Sophie Dupuis[1] dit: «Qu’on aille à cinquante lieues de Paris, on trouvera déjà la langue corrompue d’une manière sensible, et plus on s’éloignera du centre, plus cette corruption sera frappante; elle ne s’étend pas seulement aux gens du peuple, elle atteint même les classes les plus élevées de la société», et plus loin: «Nous proposerons une question à ceux de nos compatriotes que la prééminence de Paris blesse toujours: De quel point de la France partira la véritable prononciation française? Sera-ce de Bordeaux, ou de Marseille, de Lyon ou de Rouen? Dans ce conflit de prétentions urbaines, faudra-t-il que Paris cède le pas à ses rivales, ou à quelque autre ville moins importante encore, telle que Blois, par exemple, que le préjugé et la jalousie de province vont citant comme un modèle de bonne prononciation, parce qu’autrefois nos rois y faisaient quelque séjour? Mais alors pourquoi pas Rambouillet, Versailles, Fontainebleau, Compiègne? Pourquoi pas Paris enfin, Paris depuis longtemps le siège du gouvernement, le foyer des lumières, le centre des académies, etc.» Lesaint[2] s’exprime un peu moins énergiquement: «La prononciation indiquée et recommandée dans ce Traité est celle de Paris. Non que la prononciation parisienne soit absolument exempte de défauts, puisque d’abord on peut lui reprocher son grasseyement; mais comparée à la prononciation de toutes les autres parties de la France, c’est celle qui a le plus l’accent français,

  1. Traité de prononciation. Paris 1836. Introduction.
  2. Traité complet de la prononciation française. Halle 1890. 3e éd. p. XV.