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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/41

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Alphonse Daudet

M. A. Daudet (né à Nîmes, le 13 mai 1840, élevé en Provence, à Paris depuis 1857) a bien voulu me lire le passage suivant tiré de son Tartarin de Tarascon, avec une vitesse moyenne d’abord, puis il en a répété le commencement avec un peu plus de rapidité. Dans cette seconde lecture, il y avait quelques e sourds de moins; də se (de ses, p. 3, l. 7) fut transformé en t se. On doit regarder comme traces de la provenance méridionale de M. Daudet: la conservation assez fréquente d’un e féminin final [dans merde (p. 3, l. 14), vile (p. 3, l. 4), route (p. 5, l. 5), gite (p. 5, l. 14), locale (p. 7, l. 2), daube (p. 7, l. 10), etc.]; e ouvert dans sait (p. 5, l. 14); œ ouvert dans vieux (p. 7, l. 13). L’r de M. Daudet n’a rien de particulier; il prononce les mots les, des etc. généralement avec un e fermé; sa prononciation irrégulière de milieu (comme mii̯œ, p. 9, l. 3] est due probablement à une petite inadvertance qui l’a laissé tomber ici dans un parler un peu trop familier. L’organe de M. Daudet est clair et sympathique, son articulation distincte et énergique, le timbre de sa voix moyen, sa diction élégante et soignée.

Les variantes données en bas indiques les prononciations divergentes de: M. P. Passy, Français parlé3, p. 11 ss (P); M. Jacob, de Paris (J); Mlle Boulet, Parisienne (B); M. Zbinden, professeur au lycée de Genève (G); MM. Mital (Lm), Raffin (Lr) et Vernier (Lv), Lyonnais, élèves du lycée de Lyon (L); Mme Lachaud, native de la Bastide (Vaucluse) (V); Mme Cardonnet, , Montpelliéraine (M); M. Mondin, Tourangeau (T); M. Rivieère, Caennais (C), et M. Delarue, Amiennois (A). On reconnaîtra facilement les coïncidences répétées de la prononciation de M. Daudet avec celle de ses compatriotes du midi, dont Mme Cardonnet surtout représente bien l’accent. — Les variantes mises entre parenthèses ne sont pas entièrement assurées.