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Page:Koschwitz - Les Parlers Parisiens, 1896.pdf/92

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de traits qui différeront du parler de chacun d’eux. Chaque trait linguistique occupe d’ailleurs une certaine étendue de terrain dont on peut reconnaître les limites, mais ces limites ne coïncident que très rarement avec celles d’un autre trait ou de plusieurs autres traits; elles ne coïncident pas surtout, comme on es l’imagine souvent encore, avec des limites politiques anciennes ou modernes (il en est parfois autrement, au moins dans une certaine mesure, pour les limites naturelles, telles que montagnes, grands fleuves, espaces inhabités). Il suit de là que tout le travail qu’on a dépensé à constituer, dans l’ensemble des parlers de la France, des dialectes et ce qu’on a appelé des «sous-dialectes», est un travail à peu près complètement perdu.

Il ne faut même pas excepter de ce jugement la diz vision fondamentale qu’on a cru, dès le moyen âge, reconnaître entre «français» et le «provençal» ou la langue d’oui et la langue d’oc. Ces mots n’ont de sens qu’appliqués à la production littéraire: de bonne heure, au nord comme au midi, les écrivains ont employé, pour se faire comprendre et goûter dans un cercle plus étendu, des formes de langage qui, pour des raisons historiques ou littéraires, avaient plus de faveur que les autres, et la langue littéraire du nord étant bien distincte de celle du midi, l’opposition entre le provençal