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Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/221

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C’est par ce régime que la bourgeoisie règne depuis un siècle et il disparaîtra avec elle. Quant à nous, si nous voulons la Révolution sociale, nous devons chercher le mode d’organisation politique qui correspondra au nouveau mode d’organisation économique.

Ce mode, d’ailleurs, est tracé d’avance. C’est la formation du simple au composé, de groupes qui se constituent librement pour la satisfaction de tous les besoins multiples des individus dans la société.

Les sociétés modernes marchent déjà dans cette voie. Partout le libre groupement, la libre fédération cherchent à se substituer à l’obéissance passive. Ils comptent déjà par dizaines de millions, ces groupes libres, et de nouveaux surgissent chaque jour. Ils s’étendent et commencent déjà à couvrir toutes les branches de l’activité humaine ; science, arts, industrie, commerce, secours, voire même défense du territoire et assurance contre le vol et les tribunaux — rien ne leur échappe, leur réserve s’étend et finira par embrasser tout ce que le roi, le parlement, s’étaient arrogés autrefois.

L’avenir est au libre groupement des intéressés, et non pas à la centralisation gouvernementale — à la liberté et non pas à l’autorité.

Mais avant d’esquisser l’organisation qui surgirait du libre groupement, nous devons encore attaquer bien des préjugés politiques dont nous sommes tous imbus jusqu’à présent, et c’est ce que nous allons faire dans nos prochaines études.