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Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/244

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liberté de réunion, la liberté d’enseignement, etc., tout ce qu’on nous dit être une invention du libéralisme moderne, n’est qu’un retour aux libertés qui existaient avant que l’Église et le Roi eussent étendu leur main sur l’humanité.




La protection de l’exploitation — directe, par les lois sur la propriété, et indirecte par le maintien de l’État, — voilà donc l’essence et la matière de nos codes modernes et la préoccupation de nos engins coûteux de législation. Il est temps, cependant, de ne plus nous payer de phrases et de nous rendre compte de ce qu’ils sont en réalité. La loi que l’on présenta au début comme un recueil de coutumes utiles à la préservation de la société, n’est plus qu’un instrument pour le maintien de l’exploitation et de la domination des riches oisifs sur les masses laborieuses. Sa mission civilisatrice est nulle aujourd’hui, elle n’a qu’une mission : le maintien de l’exploitation.

Voilà ce que nous dit l’histoire du développement de la Loi. Est-ce à ce titre que nous sommes appelés à la respecter ? — Certainement non. Pas plus que le Capital, produit du brigandage, elle n’a droit à notre respect. Et le premier devoir des révolutionnaires du dix-neuvième siècle sera de faire un auto-da-fé de toutes les lois existantes, comme ils le feront des titres de propriété.