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Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/302

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bornerons à relever quelques procédés d’agitation, employés par nos devanciers.




Deux grands faits se dégagent comme résultat de la Révolution de 1789-1793. D’une part, l’abolition de l’autocratie royale, et l’avènement de la bourgeoisie au pouvoir ; d’autre part, l’abolition définitive du servage et des redevances féodales dans les campagnes. Les deux sont intimement liés entre eux, l’un sans l’autre n’aurait pu réussir. Et ces deux courants se retrouvent déjà dans l’agitation qui précéda la révolution : l’agitation contre la royauté au sein de la bourgeoisie, l’agitation contre les droits des seigneurs au sein des paysans.

Jetons un coup d’œil sur les deux.

Le journal, à cette époque, n’avait pas l’importance qu’il a acquise aujourd’hui, c’est la brochure, le pamphlet, la feuille de trois ou quatre pages qui en tenaient lieu. En conséquence, le pamphlet, la brochure pullulent. La brochure met à la portée de la grande masse les idées des philosophes et économistes, précurseurs de la révolution ; le pamphlet et la feuille volante font de l’agitation, en attaquant les trois ennemis principaux : le roi et sa cour, l’aristocratie, le clergé. Ils ne font pas de théories, c’est par la dérision qu’ils procèdent.

Des milliers de feuilles volantes racontent les vices de la cour et surtout de la reine, ridiculisent cette cour, la dépouillent de ses décors trompeurs, la mettent à nu avec tous ses vices, sa dissipation, sa perversité, sa stupidité. Les amours royaux, les scandales