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Page:Kropotkine - La Commune, la Commune de Paris, La Brochure mensuelle, n° 180, déc. 1937.djvu/29

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mis dans leur chemin, par le collectivisme des théoriciens, ils marchent droit à la forme plus simple et plus pratique du communisme anti-autoritaire.

En effet, dans leurs réunions, les prolétaires révolutionnaires affirment nettement leur droit à toute la richesse sociale et la nécessité d’abolir la propriété individuelle, aussi bien pour les valeurs de consommation que pour celles de reproduction. « Le jour de la Révolution, nous nous emparerons de toute la richesse, de toutes les valeurs entassées dans les villes, et nous les mettrons en commun » — disent les porte-voix de la masse ouvrière, et les auditeurs le confirment par leur assentiment unanime.

— « Que chacun prenne dans le tas ce dont il a besoin, et soyons-sûr que dans les greniers de nos villes il y aura assez de nourriture pour nourrir tout le monde jusqu’au jour où la production libre prendra sa nouvelle marche. Dans les magasins de nos villes il y a assez de vêtements pour vêtir tout le monde, entassés là sans écoulement, à côté de la misère générale. Il y a même assez d’objets de luxe pour que tout le monde en choisisse à son goût. »

Voilà comment — à en juger d’après ce qui se dit dans les réunions — la masse prolétaire envisage la Révolution : — Introduction immédiate du communisme anarchiste, et libre organisation de la reproduction. Ce sont deux points établis, et à cet égard, les Communes de la Révolution qui gronde à nos portes ne répéteront plus les erreurs de leurs prédécesseurs qui, en versant leur sang généreux, ont déblayé la route pour l’avenir.

Le même accord ne s’est pas encore établi, — sans être, cependant, loin de s’établir, — sur un autre point ; non moins important, sur la question du gouvernement.