Aller au contenu

Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVIII

LES DROITS FÉODAUX SUBSISTENT


Lorsque l’Assemblée se réunit le 5 août, pour rédiger sous forme d’arrêtés les abdications qui avaient été faites pendant la nuit historique du Quatre, on put voir jusqu’à quel point cette Assemblée était propriétaire ; comment elle allait défendre chacun des avantages pécuniaires, attachés à ces mêmes privilèges féodaux, dont elle avait fait abandon quelques heures auparavant.

Il y avait encore en France, sous le nom de mainmortes, de banalités, etc., des restes de l’ancien servage. Il y avait des mainmortables dans la Franche-Comté, le Nivernais, le Bourbonnais. Ils étaient des serfs dans le sens propre du mot ; ils ne pouvaient pas vendre leurs biens, ni les transmettre par succession, sauf à ceux de leurs enfants qui vivaient avec eux. Ils restaient ainsi, eux et leur postérité, attachés à la glèbe. Combien étaient-ils, on ne le sait pas au juste, mais on pense que le chiffre de trois cent mille mainmortables,