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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/25

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III

L’ACTION


Et le peuple ? Quelle était son idée ?

Le peuple, lui aussi, avait subi dans une certaine mesure l’influence de la philosophie du siècle. Par mille canaux indirects, les grands principes de liberté et d’affranchissements s’étaient infiltrées jusque dans les villages et les faubourgs des grandes villes. Le respect de la royauté et de l’aristocratie disparaissait. Des idées égalitaires pénétraient dans les milieux les plus obscurs. Des lueurs de révolte traversaient les esprits. L’espoir d’un changement prochain faisait battre parfois les cœurs des plus humbles. — « Je ne sais pas ce qui va arriver, mais quelque chose doit arriver — et bientôt », disait en 1787 une vieille femme à Arthur Young qui parcourait la France à la veille de la Révolution. Ce « quelque chose » devait apporter un soulagement aux misères du peuple.

On a discuté dernièrement la question de savoir si le mouvement qui précéda la Révolution et la Révolution