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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/251

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C’est surtout dans une affaire d’importance capitale – la liquidation des biens du clergé – que les districts firent sentir leur influence et leur capacité d’organisation. La loi avait bien ordonné sur le papier la saisie des biens du clergé et leur mise en vente au bénéfice de la nation ; mais elle n’avait indiqué aucun moyen pratique pour faire de cette loi une réalité. Alors, ce furent les districts de Paris qui proposèrent de servir d’intermédiaires pour l’achat de ces biens et invitèrent toutes les municipalités de France à faire de même, ce qui représentait une solution pratique pour l’application de la loi.

La façon d’opérer des districts, pour décider l’Assemblée à leur confier cette importante affaire, a été racontée par l’éditeur des Actes de la Commune. – « Qui a parlé et agi au nom de cette grande personnalité, la Commune de Paris ? » demande Lacroix. Et il répond : « Le Bureau de Ville, d’abord, qui a émis l’idée ; puis, les districts qui l’ont approuvée, et qui, l’ayant approuvée, se sont substitués au Conseil de Ville pour l’exécution, ont négocié, traité directement avec l’État, c’est-à-dire avec l’Assemblée Nationale, réalisé enfin directement l’achat projeté, le tout contrairement à un décret formel, mais avec l’assentiment de l’Assemblée souveraine. »

Ce qu’il y a de plus intéressant, c’est que les districts, s’étant une fois saisis de cette affaire, en écartèrent aussi la vieille Assemblée des Représentants de la Commune, trop caduque déjà pour une action sérieuse, et aussi, à deux reprises, ils écartèrent le Conseil de Ville, qui voulait intervenir. Les districts, dit Lacroix, « préfèrent