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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/267

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fiques, attachés aux terres et aux fiefs appartenant aux personnes. »

Aucun des futurs révolutionnaires ne protesta contre cette manière de concevoir les droits des seigneurs et des propriétaires fonciers en général.

« Mais, dit Dalloz, — l’auteur connu du Répertoire de jurisprudence, que l’on ne taxera certainement pas d’exagération révolutionnaire, — les populations agricoles n’entendaient pas ainsi les libertés qu’on leur promettait ; les campagnes entrèrent de toutes parts en insurrection ; les châteaux furent incendiés, les archives, les dépôts de rôles et de redevances, etc., furent détruits, et dans une foule de localités les seigneurs souscrivirent des actes de renonciation à leurs droits. » (Article Féodalisme.)

Alors, à la lueur de l’insurrection paysanne, qui menaçait de prendre de vastes proportions, eut lieu la séance du 4 août.

L’Assemblée nationale, nous l’avons vu, vota cet arrêté ou plutôt cette déclaration de principes, dont l’article 1er disait :

« L’Assemblée Nationale détruit entièrement le régime féodal. »

L’impression produite par ces paroles fut immense. Elles ébranlèrent la France et l’Europe. On parla d’une Saint-Barthélemy des propriétés. Mais le lendemain même, l’Assemblée, nous l’avons déjà dit, se ravisait. Par une série de décrets ou plutôt d’arrêtés, des 5, 6, 8, 10 et 11 août, elle rétablissait et plaçait sous la protection de la Constitution tout ce qu’il y avait d’essentiel dans les droits féodaux. Renonçant, sauf certaines excep-