Aller au contenu

Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

possible d’établir les responsabilités de chacun des conspirateurs monarchistes, et le degré de danger qu’ils offraient en vue de l’invasion allemande, se décida à frapper indistinctement tous ceux qui avaient occupé des postes de confiance à la Cour, et que les sections considéraient comme dangereux, ou chez qui l’on trouverait des armes cachées. Pour cela, les sections imposèrent à la Commune, et celle-ci à Danton, qui occupait le poste de ministre de la justice depuis la révolution du 10 août, que l’on fît des perquisitions en masse dans tout Paris, afin de saisir les armes cachées chez les royalistes et les prêtres, et d’arrêter les traîtres les plus soupçonnés de connivence avec l’ennemi. L’Assemblée dut se soumettre et ordonna ces perquisitions.

Les perquisitions se firent dans la nuit du 29 au 30, et la Commune y déploya une vigueur qui frappa de terreur les conspirateurs. Le 29 août, dans l’après-midi, Paris semblait mort, en proie à une sombre terreur. Défense ayant été faite aux particuliers de sortir après six heures du soir, toutes les rues furent investies à la tombée de la nuit par des patrouilles, fortes de soixante hommes chacune, armées de sabres et de piques improvisées. Vers une heure de la nuit commencèrent les perquisitions dans tout Paris. Les patrouilles montaient dans chaque appartement, cherchaient les armes et enlevaient celles qu’elles trouvaient chez les royalistes.

Près de trois mille hommes furent arrêtés, près de deux mille fusils furent saisis. Certaines perquisitions duraient des heures, mais personne n’osait se plaindre de la disparition de la moindre bagatelle de valeur, tandis que chez les Eudistes, prêtres ayant refusé de prêter ser-