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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/422

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Commune, et les lettres des girondins à leurs amis et à leurs commettants tirèrent tout le profit possible de ce doute.

En même temps, les Girondins essayèrent de donner à la Convention une garde contre-révolutionnaire. Ils voulaient que le directoire de chaque département (les directoires, on le sait, étaient réactionnaires) envoyât à Paris quatre hommes d’infanterie et deux à cheval, — en tout 4.470 hommes, — pour garder la Convention contre les attaques possibles du peuple de Paris et de sa Commune. Et il fallut une forte agitation des sections, qui nommèrent des commissaires spéciaux pour résister à ce vote et menacèrent d’une nouvelle insurrection, afin d’empêcher la formation à Paris de cette garde contre-révolutionnaire.

Mais c’est surtout les massacres de septembre que les Girondins ne cessèrent d’exploiter pour attaquer Danton qui avait marché ces jours-là la main dans la main avec la Commune et les sections. Après avoir « tiré le voile » et presque justifié ces journées par la bouche de Roland (voy. chap. XXXV), ils avaient auparavant justifié les massacres de la Glacière à Lyon, par la bouche de Barbaroux[1], ils manœuvrèrent maintenant si bien à la Convention que le 20 janvier 1793 ils obtenaient des poursuites contre les auteurs des

  1. Après de longues luttes entre la population révolutionnaires de Lyon et celle qui suivait les prêtres, et après le meurtre, dans une église, du patriote Lescuyer (on lui en voulait pour avoir mis en vente les biens du clergé), il y eut une insurrection de la population ouvrière révolutionnaire qui se termina par le meurtre de soixante royalistes, dont les cadavres furent jetés dans les profondeurs de la Tour de la Glacière. Barbaroux, député girondin, justifia ces massacres.