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Turin, et appuyée secrètement par les Cours de Pétersbourg et de Londres.

Le 26 juillet 1792 le duc de Brunswick qui commandait une armée d’invasion composée de 70.000 Prussiens et de 68.000 Autrichiens, Hessois et émigrés, se mettait en marche de Coblentz, en lançant un manifeste qui souleva l’indignation de toute la France. Il promettait de mettre le feu aux villes qui oseraient se défendre, et d’en exterminer les habitants, comme des rebelles. Paris, s’il osait seulement forcer le palais de Louis XVI, serait soumis à une exécution militaire, exemplaire et à jamais mémorable.

Trois armées allemandes devaient entrer en France et marcher sur Paris, et le 19 août l’armée prussienne franchissait la frontière et s’emparait sans combat de Longwy et de Verdun.

Nous avons vu l’enthousiasme que la Commune sut provoquer à Paris lorsqu’on apprit ces nouvelles, et comment elle y répondit en faisant fondre les cercueils de plomb des riches, pour avoir des balles, et les cloches ainsi que les effets de bronze des églises, pour faire des canons, tandis que les temples devenaient de vastes chantiers où des milliers de personnes travaillaient à coudre l’équipement des volontaires, en chantant le Ça ira ! et l’hymne puissant de Rouget de l’Isle.

Les émigrés avaient fait croire aux rois coalisés qu’ils trouveraient la France prête à les recevoir les bras ouverts. Mais l’attitude franchement hostile des paysans et les journées de Septembre à Paris firent réfléchir les envahisseurs. Les habitants des villes et les paysans des départements de l’Est comprenaient bien que l’ennemi