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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/475

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parlé à la Constituante en faveur du retour des terres communales aux communes villageoises. Maintenant qu’il voyait de plus en plus l’égoïsme propriétaire et « négociantiste » de la bourgeoisie, il se rangea franchement du côté du peuple, de la Commune révolutionnaire de Paris — de ceux que l’on appelait alors « les anarchistes ».

« Les aliments nécessaires au peuple », — vint-il dire à la tribune – « sont aussi sacrés que la vie. Tout ce qui est nécessaire pour la conserver est une propriété commune à la société entière. Il n’y a que l’excédent qui soit une propriété individuelle, et que l’on puisse abandonner à l’industrie des commerçants. »

Quel regret que cette idée franchement communiste n’ait pas prévalu chez les socialistes du dix-neuvième siècle, au lieu du « collectivisme » étatiste de Pecqueur et de Vidal, exposé en 1848 et servi aujourd’hui en réchauffé sous le nom de « socialisme scientifique ». Quel caractère d’avenir le mouvement communaliste de 1871 n’eût-il peu prendre, s’il avait reconnu ce principe : « Tout ce qui est nécessaire à la vie est aussi sacré que la vie entière ! » Si son mot d’ordre avait été : La Commune organisant la consommation, le bien-être pour tous !

Partout et toujours la Révolution s’est faite par des minorités. Au sein même de ceux qui ont tout intérêt à la Révolution, il n’y a toujours eu qu’une minorité pour s’y donner entièrement. C’était aussi le cas en France en 1793.

Dès que la royauté fut abattue, un immense mouvement se fit partout en province contre les révolution-