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XLIV

LA GUERRE. — LA VENDÉE. —
TRAHISON DE DUMOURIEZ.


Au commencement de 1793, la guerre s’annonçait sous de très tristes auspices. Les succès de l’automne précédent ne s’étaient pas maintenus. Pour reprendre l’offensive, il fallait de forts enrôlements, et les enrôlements ne donnaient pas assez[1]. On estimait, en février 1793, qu’il faudrait au moins 300.000 hommes pour remplir les vides dans l’armée et la ramener à l’effectif d’un demi-million. Mais il n’y avait plus à compter sur les volontaires. Certains départements (le Var, la Gironde) envoyaient bien leurs bataillons — presque des armées, — mais les autres ne faisaient rien.

  1. Le peuple savait, sans doute, comment les volontaires de 1792 avaient été reçus dans l’armée par les états-majors et les généraux — tous royalistes. C’était à qui en garderait moins, dit Avenel, qui a consulté les Archives de la Guerre. On les traitait de « désorganisateurs » et de lâches, on les fusillait à la première faute, on excitait contre eux la troupe de ligne. (Lundis révolutionnaires, p. 8.)