Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/509

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de Chartres parvenait aux régiments. Ni le général, ni le duc de Chartres ne réussirent à entraîner les soldats, et Dumouriez dut passer la frontière, comme Lafayette, et se réfugier chez les Autrichiens.

Le lendemain, lui et les Impériaux lançaient ensemble une proclamation, dans laquelle le duc de Cobourg annonçait aux Français qu’il venait rendre à la France son roi constitutionnel.

Au plus fort de cette crise, lorsque l’incertitude concernant l’attitude de l’armée de Dumouriez mettait en question la sécurité même de la République, les trois hommes les plus influents de la Montagne, Danton, Robespierre et Marat, d’accord avec la Commune (Pache, Hébert, Chaumette), agirent avec un parfait ensemble pour empêcher la panique et les tristes conséquences qu’elle aurait pu amener.

En même temps, la Convention, sous prétexte du « manque d’unité » qui aurait entravé jusqu’alors la conduite générale de la guerre, résolut de prendre en mains tout le pouvoir exécutif, en plus du pouvoir législatif et judiciaire. Elle créa un Comité de salut public, auquel elle donna des pouvoirs très étendus, presque dictatoriaux. Mesure, qui fut d’une immense importance pour tout le développement ultérieur de la Révolution.

Nous avons vu qu’après le 10 août la Législative avait institué, sous le nom de « Conseil exécutif provisoire », un ministère qui fut chargé de toutes les fonctions de la puissance exécutive. En outre, en janvier 1793, la Convention avait créé un « Comité de défense générale », et comme la guerre était en ce moment l’essentiel, ce Comité eut un pouvoir de surveillance sur le Conseil