des paysans et des travailleurs dans les villes. Trois ou quatre seulement, sur deux cents, y portent intérêt.
Ainsi, la Convention a aboli enfin les droits féodaux et ordonné d’en brûler les titres, — opération qui ne s’accomplit qu’avec beaucoup de mauvaise volonté ; et elle a autorisé la reprise par les communes villageoises des terres qui leur avaient été enlevées sous divers prétextes depuis deux cents ans. Il est évident qu’activer ces mesures, les mettre à exécution sur place, serait le moyen de réveiller l’enthousiasme des populations pour la Révolution. Mais dans les lettres des conventionnels en mission on ne trouve presque rien sur ce sujet[1]. Quant aux lettres si intéressantes du jeune Jullien, adressées au Comité de salut public ou à son ami et protecteur Robespierre, elles ne mentionnent qu’une seule fois qu’il ait fait brûler les titres féodaux[2]. De même, c’est mentionné incidentellement chez Collot-d’Herbois[3].
Alors même que les conventionnels parlent de subsistances, — et ils y sont amenés souvent, — ils ne vont pas au fond de la question. Il n’y a qu’une lettre de Jeanbon Saint-André, du 26 mars 1793, qui fasse exception à la règle, et encore est-elle antérieure au 31 mai ;
- ↑ Les lettres publiées dans le recueil d’Aulard, ou bien par Legros, sont palpitantes d’actualité sous tous les rapports ; mais j’y ai cherché en vain les traces d’une activité des conventionnels dans cette direction. Jeanbon Saint-André, Collot-d’Herbois, Fouché, Dubois Crancé touchent quelquefois les grandes questions qui passionnent les paysans et les prolétaires dans les villes, et il se peut qu’il y ait d’autres lettres des conventionnels que je ne connais pas ; mais ce qui semble certain, c’est que le grand nombre des conventionnels en mission s’y intéressaient peu.
- ↑ Une mission en Vendée.
- ↑ Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public, t. V., p. 505.