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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/669

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enlevés par la Révolution au clergé et aux émigrés.

Aussi, lorsque la Convention et le Comité de salut public se virent menacés par les sections et la Commune, ils s’empressèrent, avant tout, de profiter du manque de cohésion dans ce mouvement pour renforcer le gouvernement central.

La Convention se décida, il est vrai, à mettre fin au commerce des assignats ; elle le défendit, sous peine de mort: et elle créa une « armée révolutionnaire » de 6.000 hommes sous les ordres de l’hébertiste Ronsin, pour comprimer les contre-révolutionnaires et réquisitionner les subsistances dans les campagnes, afin de nourrir Paris. Mais comme cette mesure n’était suivie d’aucune action organique qui remît la terre à ceux qui voulaient la cultiver eux-mêmes, et qui leur donnât la possibilité de le faire, les réquisitions de l’armée révolutionnaire ne furent qu’une cause de haine des campagnes contre Paris ; elles ne firent bientôt qu’augmenter les difficultés de l’alimentation.

Pour le reste, la Convention se borna à faire des menaces de Terreur, et à nantir le gouvernement de nouveaux pouvoirs. Danton parla de nation armée et menaça les royalistes. Il fallait, disait-il, « que chaque jour un aristocrate, un scélérat payât de sa tête ses forfaits ». Le club des Jacobins demanda la mise en accusation des Girondins arrêtés. Hébert parla de guillotine ambulante. Le tribunal révolutionnaire allait être renforcé, les visites domiciliaires devenaient permises pendant la nuit.

Et, tout en marchant ainsi vers la Terreur, on prenait en même temps des mesures pour amoindrir la Commune. Comme les comités révolutionnaires, chargés de