Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/684

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Après avoir mentionné un curé, J. Baptiste Patin, et Julien-de-Dieu, bénédictin, qui viennent déposer leurs attributs ecclésiastiques, l’auteur continue : « Privat, Brisson, Patrou, Rouen et Champion, ex-vicaires métropolitains, ne furent pas les derniers à descendre dans l’arène ; Eupic et Calende, Dumantier, Veyreton, ex-bénédictins, Ranchon, Collardot descendent après eux ; l’ex-chamoine Désormaux et Dubois, son confrère, courbés sous le poids des années, les suivent à pas lent, lorsque Lefranc s’écrie : « Brûlez, brûlez nos lettres de prêtrise, et que le souvenir de notre état passé disparaisse dans les flammes qui doivent les consumer. Je dépose sur l’autel de la patrie cette médaille d’argent ; elle représente le dernier des tyrans que l’ambition intéressée du clergé appelait très chrétien ». On brûle tous les diplômes des prêtres sur un bûcher, et mille cris s’élèvent dans les airs : « Périsse à jamais la mémoire des prêtres ! périsse à jamais la superstition chrétienne ! Vive la religion sublime de la nature ! » Après quoi vient l’énumération des dons patriotiques. Elle est touchante. Les dons en linge et en boucles d’argent des souliers sont très nombreux. Les patriotes et les « frères » sont pauvres : ils donnent ce qu’ils ont.

En général le sentiment anti-catholique, dans lequel une « religion de la Nature », se confondait avec l’entrain patriotique, semble avoir été bien plus profond qu’on n’aurait pu le supposer sans avoir consulté les documents de l’époque. La Révolution faisait penser, et donnait de l’audace à la pensée.

Entre temps, à Paris, le Département et la Commune décidèrent de célébrer le décadi suivant, 20 brumaire