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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/698

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quel il se trouvait mêlé, ne se passionnait pas pour ce genre d’idées. Ils ne cherchaient pas à provoquer dans le peuple une grande manifestation de sa volonté sociale. Leur idée était de s’emparer du pouvoir, au moyen d’une nouvelle épuration de la Convention. Se défaire « des hommes usés et des jambes cassées en Révolution », comme disait Momoro. Soumettre la Convention à la Commune de Paris, par un nouveau 31 mai, mais appuyé cette fois-ci par la force militaire de l’« armée révolutionnaire ». Après on verrait.

Cependant ici, les hébertistes avaient mal calculé. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils avaient affaire à un Comité de salut public qui, depuis six mois, avait su devenir une force de gouvernement et se faire agréer pour la façon intelligente dont il avait mené la guerre, et au Comité de sûreté générale, devenu très puissant, puisqu’il avait concentré en ses mains toute une vaste police secrète et qu’il avait ainsi le moyen d’envoyer n’importe qui à la guillotine. En outre, les hébertistes engagèrent la guerre sur un terrain où ils devaient être vaincus, la Terreur. Ici, ils avaient pour concurrents tout un monde gouvernemental, jusqu’à ceux qui croyaient la Terreur nécessaire pour conduire la guerre. La Terreur est toujours une arme de gouvernement, et le gouvernement constitué en profita contre eux.

Il serait fastidieux de raconter ici les intrigues des divers partis qui se disputaient le pouvoir dans le courant du mois de décembre et des premiers mois de 1794. Il suffira de dire que quatre groupes ou partis se rencontrèrent à cette époque : le groupe robespier-