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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/716

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LXVI

ROBESPIERRE ET SON GROUPE


On a souvent parlé de Robespierre comme d’un dictateur. Ses ennemis, à la Convention, l’appelaient « le tyran ». Et, en effet, à mesure que la Révolution approche de sa fin, Robespierre acquiert une influence si grande qu’on arrive à le considérer en France et à l’étranger comme le personnage le plus important de la République.

Cependant, il serait certainement faux de représenter Robespierre comme un dictateur. Que beaucoup de ses admirateurs aient désiré sa dictature, c’est certain[1]. Mais on sait aussi que Cambon, dans son domaine spécial, au Comité des finances, exerçait une autorité considérable, et que Carnot avait des pouvoirs très étendus

  1. Si peu de valeur historique qu’aient les Notes historiques sur la Convention nationale, de Marc Antonin Baudot (Paris, 1893, p. 13), la proposition de Saint-Just de nommer Robespierre dictateur pour sauver la République, dont parle Baudot n’a rien d’improbable. — Buonarroti en parle comme d’un fait connu.