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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/737

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Comité de salut public lui-même; constituer l’unité de gouvernement sous l’autorité de la Convention nationale, qui est le centre et le juge. »

On comprit qu’il se bornait à demander plus d’autorité pour son triumvirat, pour en user contre Collot et Billaud, Tallien et Barère, Cambon et Carout, Vadier et Voulland. Les conspirateurs de la droite devaient se frotter les mains. Ils n’avaient qu’à laisser faire Tallien, Billaud-Varenne et les autres Montagnards.

Le soir de ce même jour, le club des Jacobins couvrit d’applaudissements le discours de Robespierre et se montra furieux contre Collot d’Herbois et Billaud-Varenne. Il fut même question de marcher contre les deux Comités de salut public et de sûreté générale. Mais le tout se borna à des paroles. Le club des Jacobins n’avait jamais été un foyer d’action.

Pendant la nuit, l’appui des conventionnels de la droite fut acquis par Bourdon et Tallien. Le plan convenu fut, paraît-il, de ne laisser parler ni Robespierre, ni Saint-Just.

Le lendemain, le 9 thermidor, dès que Saint-Just voulut lire son rapport — très modéré, puisqu’il ne demandait qu’une révision des procédés de gouvernement — Billaud-Varenne et Tallien ne le laissèrent pas lire. Ils demandaient qu’on arrêtât le « tyran », c’est-à dire Robespierre, et les cris À bas le tyran étaient répétés par tout le Marais. On ne laissa pas parler Robespierre non plus, et on le décréta d’accusation, ainsi que son frère, Saint-Just, Couthon et Lebas. Ils furent conduits à quatre prisons différentes.

Entre temps, Hanriot, chef de la garde nationale, suivi