Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/349

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ils pas tissés à la machine dans ces mêmes villages, sans pour cela que les ouvriers abandonnent leur profession agricole ? Pourquoi des centaines de métiers domestiques, aujourd'hui entièrement exercés à la main, ne recourraient-ils pas aux machines qui permettent de faire une économie d'efforts, comme on l'a déjà fait pour le tricotage, la coutellerie (à Sheffield) et tant d'autres industries ? Il n'y a pas de raison pour que le petit moteur ou la transmission de la force à domicile ne soient pas d'un usage beaucoup plus répandu qu'ils ne le sont à présent, partout où le besoin du grand établissement industriel ne se fait pas sentir ; et il n'y a pas de raison pour que le village n'ait pas sa petite fabrique, là où le travail en fabrique est préférable, ainsi que nous l'avons vu occasionnellement dans certains villages de France.

Mieux encore. Il n'y a pas de raison pour que la fabrique, avec sa force motrice et ses machines, n'appartienne pas à la commune, comme c'est déjà le cas pour la force motrice dans les ateliers et petites manufactures sus-mentionnés du Jura français.

Il est évident qu'aujourd'hui, sous le régime capitaliste, l'usine est la plaie du village, car elle ne s'y installe que pour accabler de travail les enfants et réduire à la pauvreté toute la population mâle. Il est donc tout naturel que les cultivateurs s'y opposent par tous les moyens.