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Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/234

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venait d’appeler l’Eschyle du xixe, l’injuriant avec une violence inouïe, le poursuivant des sarcasmes les plus amers, dénonçant enfin son art comme le produit d’une décadence mentale et d’une hystérie maladive, comme une œuvre dans laquelle se trouvent mêlés de la façon la plus pernicieuse les trois grands stimulants des épuisés : le brutal, l’artificiel et l’innocent. C’est le même Nietzsche, à qui nous devons la plus pénétrante étude du génie du maître de Bayreuth, qui le premier a osé dire :

« Wagner est un névrosé ».

Hélas ! faut-il se demander qui des deux, du poète qui, dans les deux dernières années de sa vie, composa Parsifal, ce radieux et clair chef-d’œuvre, ou du philosophe dont les écrits sont la contradiction les uns des autres, fut le véritable névrosé, le décadent ? Le pauvre Nietzsche, enfermé depuis dix ans dans une maison de santé, vit encore, totalement privé de raison. Il serait cruel d’insister.

Sur les causes de sa rupture avec Wagner, qu’il fut seul à provoquer, je n’ai pas à m’étendre ici. Elles sont multiples et com-