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ordonné et régulier dans la vie, à quoi seul, après tout, nous devons le bien-être : dans le culte de la symétrie, on rend par conséquent un hommage inconscient à la régularité et à l’équilibre comme sources de notre bonheur ; ce plaisir est une sorte d’action de grâces. C’est seulement après un certain abus de ce plaisir que surgit le sentiment plus fin encore qu’il peut y avoir un plaisir à rompre la symétrie et la régularité ; par exemple, lorsqu’il en résulte une incitation à chercher la raison dans cette apparente irraison ; le plaisir consiste alors en une sorte de jeu esthétique de devinettes ; c’est une espèce de plaisir supérieur à celui qui a été mentionné d’abord. »

Il revient sur le même sujet, mais à un point de vue différent, dans ses Considération inactuelles. Là, il analyse le phénomène physiologique qui est l’accompagnement naturel et nécessaire de toute création comme de toute jouissance artistique.

« Pour qu’il y ait de l’art, pour qu’il y ait une contemplation esthétique quelconque, une condition physiologique préliminaire