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Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/312

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l’on veut, on le voit gonflé, serré, vigoureux, surchargé de force. L’homme ainsi conditionné, transforme les choses jusqu’à ce qu’elles reflètent sa puissance, jusqu’à ce qu’elles deviennent des reflets de sa perfection. Cette transformation nécessaire, cette transformation en ce qui est parfait, c’est de l’art… Dans l’art, l’homme jouit de sa propre personne en tant que perfection. »

Nous en revenons ainsi à notre point de départ, à reconnaître que l’art est avant tout et surtout une activité vitale, disons mieux : l’activité vitale de l’être humain à son extrême puissance ; et c’est cet excès de puissance, plus ou moins durable, plus ou moins intense, que Nietzsche compare à l’ivresse.

Il y distingue deux catégories, selon la nature et l’objet de l’excitation : l’ivresse apollinienne et l’ivresse dyonisienne ; il en a déjà été question dans ce livre, à propos de la Naissance de la Tragédie, mais dans un sens un peu différent.

Pour lui, la première correspond au rêve plastique, l’ivresse apollinienne donne à