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Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/67

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On demandait à Schiller :

– Pourquoi n’admettez-vous pas de religions ?

– Par Religion, répondrait-il.

Lui aussi, le grand poète, il entendait par Religion ces aspirations fondamentales de l’humanité dont son âme d’artiste était toute débordante et qui sont la sève fécondante de l’art, comme elles sont la base de toute morale dès que l’humanité s’organise en société.

C’est par là que l’Art et la Religion, – dans le sens général, non confessionnel, du mot, – sont parfaitement identiques.

Dans Religion und Kunst[1], Wagner a sur ce point quelques mots d’une pénétrante justesse.

« L’Art véritable, dit-il, ne peut prospérer que sur la base de la vrai moralité ; sa fonction est d’autant plus élevée qu’il est parfaitement la même chose que la vraie religion (mit wahrer Religion vollkommen Eines). »

  1. Religion und Kunst (Religion et Art), paru en 1880 dans les Bayreuther Blætter et reproduit au tome x des Gesammelten Schriften.