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Page:L'Adjuvilo.pdf/38

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Mais elle se recommande en outre par son internationalité :

L’i comme marque de l’infinitif se rencontre en latin : pati et mori. On la trouve en lithuanien, à tous les infinitifs sans exception. Elle est la marque infinitive de la langue hongroise puis de la langue tchèque, du croate, du serbe, et de plusieurs autres langues slaves ; les verbes russes se terminent en ti. Par une curieuse coincidence on la rencontre jusque dans le japonais.

Enfin, l’i comme terminaison du verbe à l’infinitif est connue de plus de 30 millions de Français, de tous ou presque tous les Italiens et d’un grand nombre d’Espagnols et de Portugais. L’évolution des langues néolalines a fait tomber l’r finale dans toutes les idiomes dont l’écriture n’a point fixé la forme. Même dans le français officiel, l’r de l’infinitif de la 1ere conjugaison ne se prononce plus : on écrit aimer mais l’on prononce aimé.

Dans tous les patois français : normand, picard, bourguignon, franc-comtois, etc., et dans tous ceux du midi, l’r de la 2e conjugaison est tombé, et l’on dit dormi, veni, couri, pour dormir, venir, courir[1]. Il en est de même des patois italiens et de certains patois espagnols. Mieux encore, on rencontre dans ces divers patois bon nombre de verbes de la 1ere et de la 3me conjugaison qui ont la forme infinitive en i (exemple couchi, toussi, plouri, pleuvi, pour coucher, tousser, pleurer, pleuvoir).

Quelle forme pourrait-on bien lui opposer au nom de l’internationalité ?

La terminaison verbale en n.

De même que l’s est la caractéristique indo-européenne du pluriel, de même la lettre n est la caractéristique verbale par excellence de la même famille. Celle lettre se trouve à la 3e personne du pluriel des langues latines et néolatines ainsi qu’au participe ou gérondif des mêmes langues.

On la trouve comme terminaison verbale en allemand, en flamand et dans plusieurs langues ou idiomes germaniques. Le persan possède comme terminaison verbale : -on le pehlvi : -an ; le sanskrit : -un, le grec : -ein, le teuton : -an, -en, -in, -on ; l’anglo-saxon et le goth : -an, l’irlandais : -an, on (ou om) un, le breton : -an et on. L’n verbal se retrouve encore dans toutes les

  1. Nous sommes loin des dormar, venar, et kurar de l’Ido.