Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/38

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dans tous les pays bourgeois, y compris les plus démocratiques.

Or, en Russie, on a mis en pièces l’appareil du fonctionnarisme, on n’en a pas laissé pierre sur pierre, on a chassé tous les anciens magistrats, dispersé le parlement bourgeois et donné aux ouvriers et aux paysans une représentation infiniment plus accessible, puisque leurs soviets ont remplacé les fonctionnaires, leurs soviets commandent aux fonctionnaires, leurs soviets élisent les juges. C’en est assez pour que toutes les classes opprimées reconnaissent le pouvoir des Soviets, c’est-à-dire la forme soviétiste de la dictature du prolétariat, mille fois plus démocratique que la plus démocratique des républiques bourgeoises.

Cette vérité, intelligible et évidente pour tout travailleur, Kautsky ne la comprend pas, car il a « oublié » de poser, il ne sait plus poser cette question : pour quelle classe la démocratie ? Il raisonne avec la démocratie « pure » (c’est-à-dire sans classes ? ou au-dessus des classes ?) Il argumente comme Shylock : « une livre de viande », rien de plus. Égalité de tous les citoyens, sinon pas de démocratie.

Au savant Kautsky, au « marxiste » et au « socialiste » Kautsky, nous sommes obligés de demander :

Peut-il y avoir égalité entre l’exploité et l’exploiteur ?

Il est monstrueux, il est incroyable qu’on en soit réduit à poser cette question à propos d’un livre du théoricien en chef de la IIe Internationale. Enfin, le vin est tiré, il faut le boire, Tu as entrepris d’écrire sur Kautsky, explique donc à cet érudit pourquoi il ne peut y avoir d’égalité entre l’exploiteur et l’exploité.