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Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/73

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accordait une énorme importance à la destruction de la machine fonctionnariste), des milliers d’avocats et de fonctionnaires, adroits à interpréter les lois de telle sorte que l’ouvrier et le paysan moyen ne puissent jamais se tirer des réseaux de fil de fer de ces lois. Ce n’est pas là « l’arbitraire » de la bourgeoisie, ce n’est pas la dictature des vils exploiteurs avides et altérés du sang du peuple. Point du tout. C’est la « démocratie pure », devenant de jour en jour de plus en plus pure.

Mais lorsque les classes laborieuses et exploitées, pour la première fois dans l’histoire, séparées par la guerre impérialiste de leurs frères étrangers, ont créé leurs soviets, ont convié à la besogne politique les classes que la bourgeoisie opprimait, écrasait et abrutissait, et ont entrepris de fonder elles-mêmes un État nouveau, l’État prolétarien ; lorsque, dans l’ardeur d’une lutte acharnée, dans le feu de la guerre civile, elles ont commencé à esquisser les fondements d’un État sans exploiteurs, alors tous les chenapans de la bourgeoisie, toute la nuée des vampires, avec leur accompagnateur Kautsky, ont hurlé à « l’arbitraire ! » Comment, en effet, ces ignorants d’ouvriers et de paysans, comment toute cette « populace » serait-elle capable d’interpréter ses propres lois ? Où voulez-vous qu’ils prennent le sentiment de la justice, ces humbles travailleurs, sans les conseils des avocats éclairés, des littérateurs bourgeois, des Kautsky et des vieux fonctionnaires roués ?

De mon discours du 28 avril 1918, M. Kautsky cite cette phrase : « Les masses déterminent elles-mêmes l’ordre et la date des élections »… Et en « démocrate pur » il conclut :

« … Il s’ensuit donc que chaque collège d’électeurs