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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/154

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LES TROIS COCUS

L’auteur. — Tralala, ce n’est point cela encore.

Le lecteur. — Alors, je donne ma langue aux princes d’Orléans, a tout ce qu’il y a de plus « chien » au monde. Vous avez raison, leclenr. Aussi bien, ne vous ferai-je pas poser plus longtemps. Le fiacre n’élait pas vide ; une femme s’y trouvai ! blottie, et Laripette, en la voyant, s’était écrié :

— Marthe !

À quoi Mme Mortier — car c’était bien la présidente — avait répondu :

— Robert !

Là-dessus un dialogue s’engagea :

— Quoi, Marthe, vous ici ?

— Par exemple ! ce fiacre est donc à vous ?

Et ils se regardaient étonnés, ahuris, Laripette surtout ne comprenant absolument rien à cette substitution de personne.

À la fin, il se décide à demander une explication :

— Oui, ma chère amie, c’est à moi, ce fiacre… Mais comment y êtes-vous entrée ?

— Oh ! mon Pieu, c’est bien simple… seulement… Montez donc… voyez, le cocher est intrigué de ce que vous restez là, à causer à la portière…

En effet, le cocher se demandait pourquoi son client hésitait à monter. Il se retourna en se penchant et lui demanda :

— C’est-y toujours aux Champs-Elysées que nous allons, bourgeois ?

Après une seconde de réflexion, Robert répondit :

— Oui… allez…

Et il reprit sa place dans la voiture.

— Vous alliez donc aux Champs-Elysées ? interrogea la présidente.

— Mais… dame !… oui… fit Laripette quelque peu embarrassé.

En lui-même il se disait :

— Que diable est-il arrivé pendant que j’étais chez Bredouillard ?… Marthe et Gilda se sont-elles vues ?… Ont-elles eu une explication ensemble ?… Cette Marthe, qui a un toupet d’enfer, a-t-elle congédié la plumassière, et s’est-elle installée à sa place ?… C’est qu’elle en est bien capable !…

En mol de la présidente vint jeter un peu de lumière sur ce chaos et rassurer Robert.

— Vous vous offrez ainsi des promenades… comme cela… tout seul… sans inviter votre chère Marthe ?… Eh bien, c’est gentil !…