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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/192

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LES TROIS COCUS

sible, quant à présent, d’éclaircir… Mes souvenirs me font défaut à partir du moment où j’ai roulé sous la table… Il me semble que mon curé et les deux maçonnes de l’Amour s’en sont allés… Je me suis trouvé, longtemps après, dans le poste de police… Mon compagnon de violon m’a supplié de nommer mes assassins. C’est tout ce qui est resté dans ma mémoire.

Aussi, Chaducul, ayant rencontré un jour Campistron dans l’escalier du 47, l’a-t-il regardé de travers.

Et, le colonel, à qui ce regard n’a pas échappé, pense :

— Ce curé se méfie toujours de moi.

Reste l’explication qui a eu lieu entre Robert Laripette et Marthe Mortier.

Ces deux amants se sentaient coupables vis-à-vis l’un de l’autre. Marthe sait bien qu’elle a reçu Huluberlu pendant une courte absence du jeune docteur. L’abbé a fermé la porte au verrou ; on est venu frapper, puis on s’en est allé. Mais ce qu’elle ignore, c’est que c’était tout bonnement le garçon de service qui avait fait toc-toc. Robert, par contre, sait très bien qu’enlevé par Pauline, il a planté là la présidente.

Ils se sont adressé des excuses mutuelles.

Marthe a prétendu qu’elle avait tiré elle-même le verrou pour éviter de se trouver nez à nez avec le premier indiscret venu qui aurait pu ouvrir la porte du cabinet particulier. Malheureusement, elle a éprouvé ensuite une défaillance, sans doute à cause de la chaleur, et, quand elle est revenue à elle, ç’a été pour constater, à son grand désespoir, que Robert était parti.

Comme la présidente a eu la mauvaise inspiration de s’expliquer la première, Robert a saisi la balle au bond. En effet, a-t-il affirmé, il a été surpris de trouver la porte fermée. Il a interrogé un garçon ; celui-ci, confondant Marthe avec quelqu’autre dame, lui a dit, à coup sûr par erreur, qu’elle s’en était allée ; il n’a rien compris à cela, et il a repris la voiture.

Tout a donc été arrangé pour le mieux, et les deux amants ne se sont jamais doutés de leur infidélité réciproque.

Le prêtre polonais qui a été arrêté au Louvre pour avoir tâté de trop près les rotondités de Mme Le Crêpu, n’a jamais voulu faire connaître son identité ; il a donné un nom de fantaisie : le parquet n’a pas poussé plus loin les recherches, vu qu’il s’agissait en somme d’un délit peu grave ; mais notre tuteur de rotondités a pincé le maximum, ce qui lui