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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/195

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LES TROIS COCUS

à donner à Gilda des leçons de cosmographie. Cela fuit plaisir à Paincuit de penser que sa femme s’instruit dans la sisience des astres. Il demande de temps en temps à Robert

Mme Paincuit fait des progrès,

— Oh ! répond Je professeur ès-conjonctions dos centres, c’est une excellente élève… Elle est très docile et retient merveilleusement toutes mes leçons.

— Et où en êtes-vous ensemble de vos études astronomiques ?

— Nous en sommes aux comètes.

— Aux comètes ?… Vous voulez dire, sans doute, ces étoiles qui ont une queue ?

— Mais oui, certainement ; on ne leur donne pas d’autre nom.

— Y a-t-il du monde dans les comètes, monsieur Robert ?

— S’il y a du monde ?… Apprenez, mon cher monsieur Paincuit, que non Seulement les comètes sont habitées, mais encore que leurs habitants constituent une humanité d’une espèce tout à fait parfaite.

— Vraiment ?

— Ainsi, pour ne vous citer qu’un exemple, un exemple matériel, tout se passe avec ordre et logique dans les comètes. De même que chez nous, ces astres uni une humanité divisée en plusieurs races de différentes couleurs ; mais ce qui distingue les habitants des comètes des habitants de la terre, c’est que ceux-là digèrent et évacuent d’une manière conforme à la couleur de leur peau.

— Quoi ! les nègres des comètes l’ont du caca noir ?

— Oui ; et les blancs font du caca blanc.

— C’est merveilleux !

— Non, monsieur Paincuit, c’est tout simplement logique.

— Comment diable sait-on tout cela ?

— Dame, la science a fait de tels progrès !… On possède à présent des télescopes avec lesquels on distingue une épingle à des milliards de lieues.

— Tiens ! vous me donnez une idée… Il faudra que j’achète cet Le armée à ma femme un télescope pour ses étrennes.

On voit par là que Laripette, — l’ange du foyer de Campistron, — a également ses grandes et petites entrées dans le ménage Paincuit.

Chez le président, il n’est pas mal reçu.

La première impression avait été mauvaise pour M. Mortier, nous le savons. Ce magistral, homme vénérable et sérieux, ne pouvait pas admettre qu’une autruche habitât sous