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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/207

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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXVII

LES VOYAGEURS POUR LOURDES, EN VOITURES !


Comme résultat de ses réflexions, Laripette décida qu’il se rendrait incontinent dans les Pyrénées.

Toutefois, il ne divulgua pas le but de son voyage.

Le jour même, il annonça aux trois dames Paincuit, Mortier et Campistron qu’il partirait pour Lourdes avant la fin de la semaine.

Une si brusque détermination fut un sujet d’étonnement pour tout le monde.

Aux diverses questions qui lui furent posées, il répondit :

— C’est mon secret… Ne m’en demandez pas davantage.

Il fallut bien se contenter de cette explication.

Seulement, la résolution de Laripette en entraîna d’autres semblables.

La colonelle, le soir, entre la poire et le fromage, dit à Campistron :

— Monsieur, je ne vous ai jamais plus reparlé, depuis trois mois, de votre scandaleuse équipée du bois de Boulogne…

— C’est vrai, Pauline, tu as eu la délicatesse de ne pas retourner le fer de ton ressentiment dans la plaie de mon inconduite.

— Aujourd’hui, j’ai pensé à une chose…

— Laquelle, Pauline ?

— Comme vous pourriez succomber de nouveau aux tentations de la chair…

— Je te jure, Pauline, que…

— Ne jurez pas, monsieur !… J’ai résolu d’aller implorer moi-même, aux pieds de la Vierge, la grâce que vous ne retomberez plus dans l’affreux péché d’adultère… et c’est à Lourdes que je vais me rendre.

— Soit, Pauline, je suis prêt à t’y accompagner, bien que…

— Non pas ! J’ai décidé que j’irai seule.

Pauline fut inexorable. En vain le colonel pria et supplia,