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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/37

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LES TROIS COCUS

— Ouf ! je m’arrête, j’en ai assez pour le quart d’heure…

— Ne vous gênez pas, je vous attends en faisant ta planche…

Le 5 juin (Robert et Pauline garderont toujours le souvenir de cette date), les deux baigneurs étaient allés tout, à fait au large. Mme Campistron, qui était venue à l’établissement quelques minutes avant son émule en natation, et qui avait à son actif un plus long service de bras et de jambes, se trouva une seconde fatiguée.

Au lieu de faire la planche pour se reposer, elle se dirigea vers un petit rocher qui émergeait de l’eau.

L’atteindre et s’asseoir dessus fut l’affaire d’un clin d’œil ; mais au moment où elle venait de prendre la position turque sans avoir bien assuré sa base, une vague la souleva brusquement et la laissa retomber avec lourdeur sur le roc à deux pas plus loin de la place choisie.

Pauline poussa un cri.

En trois brassées, Robert fut auprès d’elle.

La nageuse se tenait la main à l’endroit que les plaisants appellent la lune, et son visage exprimait une vive douleur.

— Qu’est-ce, madame ? Que vous est-il arrivé ?

— C’est une coquine de vague… aie ! aie !… qui m’a assise sur un oursin !