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Page:Léo Taxil - Les trois cocus.pdf/86

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LES TROIS COCUS

De la conduite des confesseurs à l’égard des personnes mariées et de celles qui se disposent à entrer dans L’état de mariage.

« Un confesseur, disait le livre, ne saurait trop se pénétrer de la connaissance des nombreuses et difficiles obligations des époux. Il faut surtout qu’il les leur représente et les leur inculque suivant l’occasion et le besoin. »

— Parfaitement, conclut le vicaire.

Il lut un autre passage que nous ne reproduisons pas par respect pour nos lectrices. Ce passage tient trois pages après les lignes que nous venons de citer.

Il en vint à la page 342, qui indique comment un confesseur doit s’y prendre pour tirer les vers du nez à une pénitente.

« Chez certaines femmes, dit le livre, on peut s’y prendre de la manière suivante, c’est-à-dire d’une manière plus couverte et plus délicate. On feint d’entrer dans quelques détails relatifs aux enfants de la pénitente, car très souvent ce sont les femmes elles-mêmes qui ne veulent pas la fin du mariage ; on l’interroge sur la façon dont elle les élève et s’ils le sont bien chrétiennement, etc. On ajoute ensuite : — Vous seriez sans doute bien heureuse si Dieu vous en donnait encore quelques autres pour les élever de même, afin qu’ils vous procurassent de nouvelles et abondantes consolations ? — Souvent, à ce dernier mot, il leur échappe cet aveu involontaire : Ah ! mon Dieu, j’en ai bien assez ! Cette réponse vous instruit suffisamment et vous dispense d’en dire davantage. »

L’abbé en était là de sa lecture quand on sonna ; la gouvernante alla ouvrir et fit entrer madame la présidente ; car c’était elle.

Ursule, servante discrète, se retira.

Le vicaire fit asseoir Marthe auprès de lui.

— Eh bien ! ma chère enfant, vous voilà ! dit-il tout joyeux. Je croyais que vous ne viendriez plus.

— Cependant, mon père, je ne suis pas en retard.

— C’est vrai… c’est moi qui suis toujours impatient de vous voir… chère Marthe !

Il lui prit les mains.

— Mon père !

— Plus près, placez-vous plus près !… Mettez-vous à genoux… là… sur ce coussin… et récitez votre Confiteor

La présidente s’agenouilla et récita le Confiteor, en s’arrêtant à l’endroit marqué par le rituel.

— Ma chère enfant, reprit l’abbé Chaducul, ne me cachez