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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/105

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LE DÉRÈGLEMENT DES PERSONIMAGES.

même système émotif à travers les personimages. La différence dans le dérèglement y est de degré, non d’essence. Cela simplifie le problème. Voici un exemple concret de ces divers stades.

Un jeune homme, à l’âge, où les personimages sont fortes et vibrantes, aperçoit, par surprise, une belle fille sortant, sans voile, du bain. C’est l’émotion sexuelle type, brutale, ressentie violemment par la figure héréditaire qui emplit l’être à ce moment-là et poursuit ses prolongements dans tout l’organisme, que rend turgescent le désir. L’instinct génésique attaque violemment la figure héréditaire, qui est en train de graviter devant le soi et que le soi tend au contraire à maintenir en équilibre, afin de préserver la raison. Pluie d’images dans l’esprit et dans le corps, fixation de certaines, éparpillement et disparition d’autres images. Mouvements réflexes, accélération des échanges, élimination de sueur, contraction, etc… Le lendemain et les jours suivants, l’émotion, de sexuelle, devient sensuelle, et la personimage altérée change de caractère et de type, soit qu’elle remonte à un ancêtre plus éloigné, soit qu’elle se combine de divers ascendants de type légèrement différent. Le fantôme intérieur lui-même, combinaison de fantômes, ou, si vous préférez, le portrait composite héréditaire change et se transforme devant le soi. Il en résulte un état de trouble, souvent délicieux, au sein d’une distraction profonde. Le jeune homme ne mange plus, il dort mal, il se réveille brusquement, son esprit évoque