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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/196

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LE MONDE DES IMAGES.

jusques et y compris le Suprême ? La suite incomparable de ses ascendants, harmonieusement reviviscents et perçus comme tels, a permis à l’Ange de l’École de remonter jusqu’à la genèse.

De ce point de vue, les passions humaines, dont notre ascendance est naturellement chargée, et même accablée, ne sont qu’une série d’écrans, de rideaux troubles, de vapeurs, interposés entre nous et toutes vérités supérieures, y compris celle qui les domine. Dans ces passions, sur lesquelles notre personnalité consciente (je veux parler de notre soi) a plus ou moins de prise, les personimages tiennent une place dominante, elles et leurs prolongements intellectuels et organiques. Il y a ainsi identification presque complète entre nos péchés capitaux et ces redoutables lésions organiques qui, sautant une génération ou deux, apparaissent dans la descendance, quelquefois moralement pure, des pécheurs endurcis. Car l’explication bacillaire est juste dans beaucoup de cas, et Pasteur est un grand génie. Mais, au-dessus de l’explication par le bacille, il y a l’explication par l’hérédité, à laquelle la science, mieux éclairée, fait et fera une part de plus en plus grande et qui mènera avant peu à des procédés de guérison infiniment supérieurs aux vaccins et aux sérums.

Il n’y a pas à se le dissimuler, hélas : les vaccins et les sérums entrent eux-mêmes dans le tourbillon héréditaire, au bout de deux générations. Ils sont eux-mêmes soumis à ses lois et à ses exceptions