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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/217

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LA SPHÉRICITÉ DES PERSONIMAGES.

répète, particulière, et résumé de la nature) circulaire et sphérique, ou ovoïde. L’œil, notre principale communication avec l’univers, est sphérique. Le cœur est une sphère à peine déformée, d’où part et auquel aboutit un cercle vasculaire. Le liquide, qui circule dans ce cercle, contient des éléments figurés de forme circulaire, empilés ainsi que des jetons : les globules du sang. Le crâne, contenant le cerveau, est une sphère, ainsi que son contenu. Les barreaux de la cage costale sont circulaires. Les cellules différenciées, qui constituent nos principaux organes, sont des sphères, dont la compression mutuelle altère géométriquement la forme ; et le schéma célèbre de Kiernan sur la structure du foie s’appliquerait aussi bien à la rate ou au poumon. L’ovaire est sphérique, le testicule aussi. Plus l’anatomie et l’histologie interprétatives, telles que les concevait Bichat, reprendront le pas sur l’anatomie et l’histologie, simplement constatantes, d’un Farabeuf ou d’un Ranvier, plus se dégagera cette vérité que l’organisme humain, structuro-fonctionnel, est une inclusion de sphères parfaites ou déformées. Il en est de même de l’esprit humain, et c’est cette conception qui m’a permis, dans l’Hérédo, de parler, sans métaphore, de la gravitation des images devant le soi.

De même que le cœur, « punctum saliens » de l’embryon, joue le rôle d’une sorte de régulateur central, qui propulse et reçoit ses satellites, les globules du sang, de même le soi attire, repousse et