Aller au contenu

Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
CONCLUSION.

touché et pénétré par l’élément mâle. Cette fécondation assure toutes les fonctions et créations humaines, depuis le simple réflexe jusqu’à la conception littéraire et philosophique.

C’est ainsi que les chefs-d’œuvre littéraires, émanations directes de personnalités abondamment pourvues d’images et qui s’en délivrent par le style, peuvent être considérée comme des expériences psycho-organiques de premier ordre, comme autant de clés de l’esprit-corps. La critique véritable apparaît donc telle qu’une clinique des âmes et des tempéraments. Il est possible, à l’aide des drames de Shakespeare, de Corneille, de Racine, des fables de La Fontaine, des pensées de Pascal, de reconstruire l’individualité de Shakespeare, de Corneille, de Racine, de La fontaine, et de Pascal, avec une exactitude très approchée. Cette individualité est inscrite dans leurs ouvrages, comme l’accent de la voix est dans la parole écrite on imprimée. Il s’agit de la reconstituer rationnellement.

La résistance de l’homme à la nature et à l’involution de la nature en lui est figurée dans la volonté, émanation du soi et principe d’énergie créatrice. La volonté agit sur les sphères psychiques et sur leurs prolongements organiques, notamment sur les musculaires, qui sont comme les courroies de transmission de nos images au monde extérieur. La parole résulte de la mise en mouvement des muscles du larynx par les images des mots ; l’écriture, de la mise en mouvement des muscles et fibrilles muscu-