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Page:Léon Daudet – Le Monde des images.djvu/59

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syphilis est certaine et évidente chez Jean-Jacques Rousseau, par exemple, qui a imposé ses personimages redoutables à toute son époque, et déclenché ainsi, pour une bonne part, la Révolution française. Cette Révolution elle-même, qu’on nous dit avoir été l’œuvre du Tiers et des philosophes, l’a été plus encore des tréponèmes, fourmillant au milieu d’excès de toute sorte, suscitant les orateurs et les tribuns, lesquels suscitaient les massacreurs et les conquérants. Qu’est-ce que Bonaparte, je vous le demande, avec son pouls lent, ses attaques syncopales, son arithmomanie et ses brusques colères, sinon un hérédo syphilitique de premier choix et qui a mené, à travers l’Europe, la sarabande de ses personimages, maîtresses et dispensatrices de son génie dévastateur, juridique et militaire ! Je m’arrête, pour ne pas recommencer, avec le spirochète pâle, le raisonnement excessif dit « de la fistule de Louis XIV » dans Michelet. Mais, un jour, quelque historien médecin poursuivra les méfaits et la gloire de la redoutable spirille à travers les convulsions de la guerre, les renaissances et les décadences de ces grands corps que sont les peuples, et le monde en demeurera épouvanté.

Tuba mirum spargens sonumm…

Il y aura ainsi plus d’un jugement clinique et bactériologique, avant le jugement dernier…

Parmi les conséquences de la syphilis, la paralysie générale est, au point de vue qui nous