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Page:Léon Daudet – Le stupide XIXe siècle.djvu/156

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CHAPITRE III

décadence, au XIXe siècle, de la philosophie et de son enseignement

Si l’on admet que les études philosophiques, et notamment la métaphysique (qui est, au delà de toute physique, la connaissance de l’être) mesurent l’intellect d’une époque, de même que le drame et le roman en mesurent la faculté créatrice, il faut reconnaître que le XIXe siècle est, de ce point de vue, assez dénué. Il est bien vrai qu’un grand nombre d’auteurs, doués ou se croyant doués pour les vues d’ensemble, y ont affiché des prétentions philosophiques. Mais, outre que celles-ci n’eurent que de lointains rapports avec la philosophie proprement dite, lesdites vues n’étaient ni très puissantes, ni très originales, et se ressentaient encore fâcheusement de l’abaissement encyclopédiste de la fin du XVIIIe. Le seul manieur d’idées générales qui ait échafaudé un grand système, cohérent, dans la génération précédent la nôtre, Auguste Comte, était précisément un adversaire acharné de toute