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Page:Léon Daudet – Le stupide XIXe siècle.djvu/185

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AFFAISSEMENT DE LA FAMILLE ET DES MŒURS.

que donnent les parents. Chacun de nous peut en faire la remarque. L’autorité et la direction des études appartiennent au père ; la gestion de la maison appartient à la mère, qui l’inculque aux filles, comme le père inculque le latin et le grec aux garçons. Hors de ce bon sens, tout est folie. Mais la corruption de l’autorité dans l’État (et le césarisme est une corruption de l’autorité, au même titre, sinon de la même manière que le parlementarisme) amène logiquement, et même physiologiquement, la déchéance de l’autorité dans la famille. Autorité ne veut pas dire brutalité. Le maître est d’autant moins sévère qu’il est plus tranquillement reconnu comme maître, obéi, et que ses ordres salutaires ne sont pas remis constamment en contestation. Autorité ne veut pas dire : punir. Autorité, cela signifie : n’être pas contraint de punir. Il y a des moments, dans la famille comme dans l’État, où il est nécessaire de sévir, et alors, pour sévir moins longtemps, il est bon de sévir fortement. Car ces moments doivent être abrégés le plus possible.

Relativement facile à exercer quant à l’enfant, l’autorité du père de famille devient plus malaisée quant au jeune homme lequel est, du reste, beaucoup moins raisonnable et beaucoup plus menacé que l’enfant. C’est alors qu’il faut au père de famille, s’il veut que son fils ait une bonne tenue morale (d’où dépendra le bonheur de son existence), avoir lui-même cette bonne tenue. La prière est la sauvegarde du jeune homme, elle est cette barrière