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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome I.djvu/212

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DE KANG-HI.

à la nature, et rien à l’éducation, peuvent nous faire éprouver de si violents désirs, et exciter de si brûlantes passions : quels transports ne devroient pas inspirer ces Européennes charmantes, dont les grâces, l’esprit et la beauté enivrent à-la-fois et l’ame et les sens ! Ah ! si vous paroissiez parmi nous, n’en doutez pas, vous exciteriez un enthousiasme universel d’admiration et d’amour. — Vous me flattez, me répondit-elle d’une voix émue. — Non, madame, je le crois, je le sens, et prenant sa main qu’elle avoit laissé tomber sur la mienne, et la baisant avec transport ; si l’hommage d’un étranger pouvoit ne pas vous déplaire, si vous attachiez quelque prix à soumettre, à posséder un cœur qui, avant de vous avoir connue, regardoit les femmes comme des êtres d’une nature inférieure, et