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Page:Lévis - Les Voyages de Kang-Hi, Tome I.djvu/286

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DE KANG-HI.

Ouan-gyn (c’étoit le nom du négociant) est enchanté à la vue d’Ida-né ; il en propose mille taels, ce qui est le double du prix des plus belles femmes. Le marché est conclu, et la jeune femme est emmenée. Qui pourroit peindre cette séparation déchirante ? Jamais ces malheureux époux n’auroient pu la supporter si Mia-hi n’avoit cru faire le bonheur d’Ida-né, qui de son côté ne voyoit pas d’autre moyen de sauver la vie de son mari.

Le négociant Ouan-gyn avoit cette justice que l’on trouve assez souvent parmi les gens de sa profession, et en outre la générosité qui s’y rencontre plus rarement, mais que dans tous les états la richesse ne manque pas de développer dans les cœurs sensibles. Son palais étoit magnifique ; il conduisit Ida-né dans le plus bel appartement ; des esclaves eurent ordre