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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/14

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raisonner avec elle, et à se branler, quand il étoit seul ; sa rhétorique et son membre reproducteur, quelque excellens qu’ils fussent, étaient éludés ou écartés par la plus cruelle, la plus étroite à l’en croire, et la plus exigeante des femmes. Eh ! que n’exigeoit-elle pas ? Petits soupers, concerts, cadeaux magnifiques ; l’abbé alloit au-devant de ses désirs, et n’en étoit pas plus satisfait ; mais il touchoit au moment de recueillir le fruit de sa persévérance.

Ils en étoient à peu près à ce point du roman, qui, comme on le voit, n’étoit pas très avancé, lorsque madame Conillac, résolue enfin de mettre un terme aux souffrances de l’abbé martyr, avoit fixé le moment où elle devoit faire le généreux sacrifice de ses charmes les plus secrets. Elle appelle Conine sa fidèle suivante, et lui ordonne de préparer son bain, et de le composer des parfums les plus exquis qu’elle pourra imaginer Conine lui représente qu’il est déjà tard, et qu’elle a peut-être oublié que monsieur l’abbé est au moment de paroître, puisqu’elle l’attend ce matin.

— Eh bien ! chère Conine, c’est pour mieux le recevoir que je te demande un bain ; peux-tu te méprendre plus longtemps sur mes motifs ?